Histoire de la Commune

CHATEAU de ROUMARE, ancienne baronnie du Chatel

 

Nous remontons au 11ème siècle , avec le Seigneur Guillaume de Roumare qui en avait fait sa demeure.

Nous n’avons aucun document sur l’histoire du château avant cette date.

Nous sautons 2 siècles et arrivons en 1337 :Raoul de Nesle, comte d’Eu et connétable de France ,vend cette seigneurie aux chanoines du Chapitre de Rouen , Raoul prend désormais le titre de Baron de Roumare.

Nouveau bond en avant :16ème siècle

L’ancien château implanté à l’emplacement de l’édifice actuel est détruit lors des affrontements entre catholiques et protestants. La motte castrale située à l’arrière du château reste le dernier témoignage d’un site de défense très ancien.

A la fin du 16ème siècle, après une longue période de guerres civiles et religieuses, une ère de paix, de redressements économiques s’installe avec HENRY 4 , notre bon roi protestant ,converti au catholicisme

En haute Normandie , une bourgeoisie enrichie par le négoce, et encouragée par le roi, multiplie les demeures rurales et les manoirs.

 

L’actuel château est construit par Samson VIGNON, Magistrat au Parlement de Rouen, sans doute vers 1630. Il continuera d’ accroître ses terres de 1634 à 1646.

Quelques mots sur l’architecture cauchoise et la tradition polychrome :

Les briques de St Jean orangées , les pierres de silex noir ou blanc, taillés en carrés, alternent avec des grés ou calcaire durs, et sont disposés en bandeaux ,damiers ou losanges.

La tradition polychrome dessine sur les 2 façades un répertoire d’esprit baroque : remarquez les cartouches ,les masques ainsi que les frontons en guirlandes.

 

En 1701, les descendants de Samson Vignon poursuivent cette politique d’acquisitions foncières. Les revenus ainsi obtenus permettent l’entretien d’un chapelain.

En 1717 ,la chapelle, située à l’époque dans les hauteurs du château , est décrite par l’Archevêque comme

« située dans une chambre pratiquée avec efforts dans le haut de la maison  »

En 1756 , Monsieur Vignon fait construire au bout d’un des pavillons du château , une chapelle en briques , couverte d’ardoises.

A l’intérieur, le sol est recouvert de petits carreaux de faience, le plafond vouté, et tout autour un lambris de 6 pieds de haut, sur lequel sont peints les Saints Apôtres, divers autres Saints et des fleurs.

Ces peintures sont maintenant répertoriées.

 

L’ascension du domaine de Roumare est étroitement liée à l’ascension sociale d’une famille de parlementaires normands, les VIGNONS DE MORTEMER .

Nicolas Vignon, 1er nom recensé de la famille , est trésorier de l’église ST LAURENT de Rouen en 1601. A sa mort, il transmet à son fils un domaine d’une quarantaine d’acres( env 20 ha)

 

Son fils Samson, Ecuyer du Roy, promoteur de renom, auteur de l’ascension sociale de la famille, fait accéder celle ci à la noblesse.

En 1637 , il obtient le droit de batir un colombier ,privilège concédé aux nobles.

En 1659 il est nommé trésorier de l’église ST PATRICE de Rouen. Il achète en 1663 le fief de Grand Mortemer.

A sa mort , le domaine a considérablement évolué et s’étend sur les paroisses de Pissy, Barentin, ST Jean du Cardonnay,

Son fils Marc Antoine, Conseiller du Roy en la Grande chambre du Parlement de Normandie ,hérite de la totalité des biens.

Il devient Seigneur de Grand Mortemer et poursuit l’œuvre de son père, avec l’acquisition de la ferme du Mont Roty et de terres au Mesnil s/Jumièges.

A sa mort et sans postérité , ses biens reviendront à son frère Robert. C’est à cette époque que la noblesse de robe devient noblesse d’épée.

En 1748 ,Robert ,Colonel de Cavalerie, nommé Brigadier des armées Du Roy et Chevalier de l’ordre militaire et royal de ST LOUIS.

Il fait agrandir le château de 2 ailes

Il accroit le domaine par son mariage avec la fille du seigneur de Houilles, petite fille d’un chirurgien de LOUIS 14.

Son fils apparait peu dans l’histoire familiale.

En1794 , un acte notarial inventorie les biens :

Château de Roumare, avec dépendances et terres adjointes

8 fermes avec leur finage sur Roumare.

Propriété de Houilles plus 10 autres fermes d’Irville à ST Georges de Boscherville.

Le domaine s’étend sur plusieurs milliers d’hectares.

Le code Napoléon imposant le partage entre héritiers ,marque le début du démantèlement du domaine.

LOUIS ACHILLE COIGNARD DE ST ANDRE est le dernier propriétaire de la lignée des Samson Vignon.

Il est élu maire de la commune vers 1849,le restera pendant 45 ans.

Il meurt en 1894, sans descendance : vous pouvez voir sa tombe adossée au mur du cimetière côté mairie.

Son petit neveu Henry Fernand de Mannoury de Croisille est légataire.

De nombreuses terres sont vendues. Il ne subsiste alors que 125 ha, exploitées par les fermiers.

Le mobilier et l’argenterie sont dispersés ou vendus

La fin du 19ème marque le déclin de cette riche aristocratie foncière.

Le château fut racheté en 1894 par la veuve d’un notaire de Rouen : madame THUILLIER. Elle entreprendra de gros travaux, cette 1ère restauration sera malheureusement compromise par la première guerre mondiale.

En 1940 , le château est réquisitionné pour loger successivement les troupes allemandes ,françaises et américaines .Il en résulta de gros dommages.

Les petits enfants de Mme Thuillier s’attaqueront à une seconde grande restauration jusqu’en 1984, année ou le château est vendu à une société finlandaise qui voulait en faire une base de loisirs, le projet n’aboutira pas.

Le château est aujourd’hui inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments historiques par arrété préfectoral.

D’importants travaux de restauration et rénovation sont entrepris par les propriétaires actuels :Madame et Monsieur Annette, avec le soutien du Conseil Général.

 

Je termine donc ce tracé historique du Château de Roumare , en remerciant vivement MME et MONSIEUR ANNETTE de m’avoir accueillie en leur demeure, de m’avoir fourni de précieux documents et surtout merci d’avoir ouvert le parc pour ces 2 jours de commémoration du bicentenaire du rattachement de ST thomas à Roumare.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 01/12/2021